Article de Huna
Huna International
Le pouvoir de réalisation par Serge Kahili King
Il existe un pouvoir dans l’Univers qui possède une caractéristique très particulière. Il permet aux choses
d’arriver, de se réaliser.
Certains l’appellent « la grâce », d’autres « l’intelligence infinie », d’autres encore « le saint esprit ».
Les Arabes le nomment baraka, les Chinois li et les Hawaïens wai ola (eau de vie) ou kumu oli po (la
fondation de la conduite invisible). Il existe beaucoup d’autres termes dans d’autres langues.
Certains pensent qu’il vient de « Dieu » - quelque soit son nom, et d’autres stipulent qu’il est simplement
là. Certains disent qu’il faut être une personne spéciale pour l’expérimenter, ou bien qu’il faut procéder à
quelque chose de spécial comme un rituel, ou bien être initié par une personne qui le possède, ou bien
atteindre un certain niveau de pureté, ou encore posséder d’autres qualifications.
Pour commencer, accordons nous sur le fait que son existence est très théorique. En d’autres mots, c’est
l’interprétation d’un phénomène. Dans notre monde, nous expérimentons tous des phénomènes – le soleil qui
brille, la pluie, la gravité, l’électromagnétisme, la douleur, le plaisir, le bonheur, le malheur… Les
expériences et les circonstances sont aussi des phénomènes. Après avoir expérimenté un phénomène, en
fonction de notre niveau de curiosité, nous essayons habituellement de l’interpréter. Nous créons des
théories sur le pourquoi, le comment, etc. d’une chose. De temps en temps, certaines théories peuvent être
testées, parfois elles ne le peuvent pas.
Un bon exemple pourrait être les théories conflictuelles sur l’origine de l’Univers. Aux Etats-Unis, elles
sont divisées entre la théorie Judéo-chrétienne que Dieu a créé l’Univers et ce qui en découle par un acte
de volonté, et par la théorie scientifique que tout a démarré par le Big Bang et que ce qui en découle est
du au hasard ou à un effet naturel du Bang. Le problème est qu’aucune de ces théories ne peut être testée.
Aussi longtemps qu’elles ne sont des pensées, elles restent uniquement des interprétations de phénomènes,
mais dès qu’elles sont assumées comme étant vraies, elles deviennent des articles de foi.
Ce type de foi peut être très utile pour les individus à qui cela procure une sorte de sécurité
émotionnelle, mais comme aucune de ces théories ne peut être testée, il est absurde de voir les croyants de
chaque bord s’affronter.
La théorie de l’électromagnétisme peut être testée, et de ce fait a prouvé et démontré une grande utilité
pour beaucoup de gens dans le monde. Cela ne veut pas dire que les théories sont nécessairement vraies, cela
veut juste dire qu’elles sont utiles. En fait ce qui les rend si utiles, c’est qu’elles sont toujours
considérées comme des théories par les gens qui les utilisent et restent ouvertes à des modifications de
théories ou à la création de nouvelles.
Les théories de soin peuvent être testées elles aussi, et comme les théories de l’électromagnétisme, elles
sont plus utiles lorsqu’elles peuvent être modifiées ou remplacées par d’autres lorsque les circonstances
l’exigent.
Alors, qu’en est-il de la théorie du « Pouvoir de Réalisation » ?
Et bien cette théorie peut elle aussi être testée.
Le principe de test d’une théorie est de commencer par l’observation d’un phénomène, puis d’arriver aux
hypothèses sur l’origine du phénomène, et finalement de concevoir une manière de tester ces hypothèses d’une
telle manière que chacun comprenne que la théorie sera reproductible par l’expérience et que l’on obtiendra
le même résultat.
La théorie du pouvoir de réalisation existe depuis longtemps, et des instructions très précises ont été
produites en de nombreux endroits et périodes sur la manière d’y accéder et de la mettre en oeuvre. Malgré
tout, en dépit de plus de disponibilité que jamais dans notre monde moderne, la théorie est très rarement
testée comme elle le devrait. Par le passé, cela s’expliquait par la méthode obscure avec laquelle elle
était expliquée.
Voici une citation de Kumarajiva, un bouddhiste Indien : « Quand un individu est libéré du bien et du mal,
son potentiel intérieur s’identifie avec la réalité supérieure ». Voici une autre citation du Tao Te King de
Lao Tse : « Parfois sans aucune intention, j’admire la merveille du Tao. Parfois avec intention, je vois ses
manifestations. La merveille et ses manifestations ne font qu’un ».
Dans le premier livre des Aphorismes Yogiques de Patanjali, il assume le fait que le lecteur connait déjà la
réalité du Pourvoir de Réalisation et dit : « Il est parfaitement juste de créer des formes de comportements
mentaux, de même que de diriger le flux de cette force mouvante et incessante de vie dans ces formes dans le
but de dominer ou le dessein d’organiser une situation ».
Toutes ces choses sont très abstraites et difficiles à comprendre sans explications.
En 1910, un homme nommé Wallace Wattles publia La science pour devenir riche, dans laquelle il expliquait sa
version de la théorie et son application pratique. Dans ce livre, il écrivait que la théorie est d’origine
Indou et qu’elle est la base des philosophies de Descartes, Spinoza, Leibnitz, Schopenhauer, Hegel et
Emerson. Voici un extrait de son résumé :
« Il y a une chose pensante dont toutes choses sont issues et faites… Une pensée dans cette substance
produit la chose qui est imagée par cette pensée… L’homme doit définir une image mentale claire et décidée
des choses qu’il souhaite avoir, faire, ou devenir… Il ne faut pas accorder trop de stress à l’importance
d’une contemplation fréquente de l’image mentale, couplée avec une foi inébranlable et une gratitude pieuse
».
Un écrivain Anglais, James Allen, publia en 1902, As A Man Thinketh. Le concept basique est évident dans le
poème en préface de son ouvrage :
"Mind is the Master power that moulds and makes, And Man is Mind, and evermore he takes The tool of Thought
and, shaping what he wills, Brings forth a thousand joys, a thousand ills. He thinks in secret, and it comes
to pass"
Pourtant alors que son livre parle de pensée, désir, action, il ne mentionne pas la foi, les conviction ou
les espérances. Sans surprises, Allen débuta pauvre et finit pauvre, tandis que Wattles commença pauvre et
finit nantît dans bien des domaines.
Un autre écrivain de cette période était William Atkinson, connu aussi sous le nom Yogi Ramacharaka, qui
publia Mind-Power en 1912. Bien que le livre soit dédié au développement du désir, de la volonté et de
l’imagination dans un but d’atteindre le pouvoir de réalisation, dans le dernier chapitre, parmi une liste
de douze facultés qui doivent être développées par « l’homme qui souhaite obtenir les qualités dynamiques »,
il nomme « Principale attente » l’une des trois caractéristiques du succès et écrit :
Ne soyez pas simplement un rêveur ou visionnaire mais cultiver le désir, développez ensuite la principale
attente et alors ayez la volonté d’agir ou agissez. Chacune de ces parties est nécessaire.
Je pourrai citer des centaines d’ouvrages contenant la même idée, mais il y a eu une citation
exceptionnellement claire voici deux mille ans – Marc 11 :23-24) :
« Si quelqu'un dit à cette montagne : ôte-toi de là et jette-toi dans la mer, et s'il ne doute point en son
coeur, mais croit que ce qu'il dit arrive, il le verra s'accomplir. C’est pourquoi je vous dis : tout ce que
vous demanderez en priant, croyez que vous l'avez reçu, et vous le verrez s'accomplir. »
Il est difficile d’être plus clair que cela, mais pour certaines raisons les bons chrétiens n’ont pas voulu
essayer ou alors n’ont pas réellement compris. Notez que rien de spécial n’est spécifié ici sur ce qu’il
faut faire ou être avant que cela puisse arriver, et il rien d’autre n’est spécifié dans les versets
précédents et suivants.
Si nous acceptons les instructions précédentes comme un chemin pour parvenir au pouvoir de réalisation,
alors il est clair que la prière (ou quelle qu’en soit le nom pour demander quelque chose) en elle seule
n’est pas suffisante. Le facteur déterminant est la croyance.
Maintenant il faut accepter ce qu’est une croyance, c’est très simple : décider ce que vous voulez et
attendez vous à le recevoir. Ce dont vous avez le plus besoin est une attente ferme, ou aucun doute dans
votre coeur. Si les mots et les images vous aident à clarifier ce que vous voulez alors utilisez les, et si
les mots, les images et un grand désir vous aide à obtenir une attente solide ou à supprimer le doute alors
utilisez les pour cela.
Le point délicat est que vous ne pouvez pas tricher. Vous ne pouvez pas simplement dire les bons mots,
obtenir les bonnes images et construire un désir fort. Le pouvoir total ne se manifeste pas tant que vous
avez des doutes dans votre coeur. Cela ne fonctionne pas en utilisant la confiance comme une trousse de
secours. La vrai clé est l’attente confiante qui est similaire à l’absence de doutes.
Pour comprendre un peu mieux, pensez à un matériel électrique ou électronique que vous possédez chez vous.
Il existe pleins de raisons superficielles pour qu’il cesse de fonctionner, mais la raison principale est
que l’électricité ne parvient pas au moteur or au composant. Je possède un ordinateur sur mon bureau qui ne
fonctionne pas. Il fonctionnait très bien chez le réparateur et quand je l’ai ramené, mais il a stoppé
lorsque j’ai branché la prise de courant. Le problème superficiel est un cordon défaillant qui empêche
l’électricité d’arriver à l’ordinateur.
Ma femme et moi voyageons beaucoup et nous avons toujours de la chance, même lorsque nous avons des pertes
de bagages, des retards ou des itinéraires bizarres. Ce n’est pas parce que nous sommes chanceux. Nous
sommes chanceux parce que nous désirons la bonne-fortune. Comme le dit ma femme : « C’est comme prendre un
escalator. Vous faites le planning, vous achetez les billets, vous montez dans l’avion et le reste arrive
simplement. »
Autre exemple, nous sommes entrain de vendre notre maison mais cela ne se fait pas. Les problèmes
superficiels sont que ce n’est pas le bon moment, le marché est bas, les taux d’intérêts élevés… Mais en
accord avec la théorie du pouvoir de réalisation, chacun de nous conserver trop de doutes dans son coeur.
Des doutes superficiels, comme « Allons nous trouver la bonne maison ? » ou « Où allons nous vivre ? », ne
sont pas importants. Ce qui est en jeu est le doute profond qui dit : « Est-ce que nous voulons vraiment
faire cela ? ». Tant que ce n’est pas résolu, le désir profond ne peut pas atteindre le pouvoir de
réalisation pour le mettre en route.
Dans votre vie, pour de petites ou grandes choses, pratiquez le développement du sentiment de désir profond
ou du sentiment de l’absence de doutes. Faites-le, en vous rappelant d’abord ou notant les choses dans votre
vie qui arrivent facilement, sans effort, une fois que vous vous focalisez dessus. Ensuite faites de votre
mieux pour vous rappeler comment vous vous sentiez après. Parfois c’est simplement le sentiment de juste
savoir que quelque chose va arriver, et parfois c’est le sentiment de ne pas faire attention que cela se
fasse ou pas. « Pas de doutes » est le facteur déterminant dans les deux cas. Finalement, pratiquez la
pensée à propos de ce que vous voulez et le sentiment de « Pas de doutes » au même moment.
Lorsque ces deux choses prennent place en même temps, les choses arrivent…
ADDENDUM: Notre maison a été vendue près de six mois après la rédaction de cet article. Trois mois
plus tard, ma femme et moi, confiants, avons acheté une autre maison et y avons emménagé avant même que
l’ancienne ne soit vendue. Nous avons ensuite fait le tour de notre ancienne maison, complimentant chaque
pièce, la remerciant pour les bons souvenirs et lui disant au revoir officiellement. Nous l’avons quittée
sans aucun doute quant à la possibilité de trouver un acheteur, et l’un d’eux s’est présenté immédiatement
avec une offre en espèces, à un moment où aucune autre maison n’en avait. Nous avons dû ajuster notre prix
de vente, ce qui constituait notre part d’action, et la vente s’est déroulée sans accroc.
traduit par Fabrice Caporali
Copyright Huna International 2006
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